Engagée – Jolie Mum http://joliemum.fr Wed, 07 Nov 2018 22:04:12 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.8.7 Caroline Receveur et la césarienne de confort http://joliemum.fr/caroline-receveur-et-la-cesarienne-de-confort/ http://joliemum.fr/caroline-receveur-et-la-cesarienne-de-confort/#comments Tue, 23 Oct 2018 13:53:47 +0000 http://joliemum.fr/?p=393 Aujourd’hui j’ai envie de me lâcher dans un post un peu plus libre que d’habitude car le sujet hante les réseaux sociaux : la césarienne de confort de caroline receveur, mais surtout… son article  à ce sujet. Instagram s’enflamme en disant d’une part qu’il est hyper choquant de faire une césarienne quand on n’en a pas besoin, que les médecins qui pratiquent ça son aussi cons que les mamans qui demandent ces césariennes dites de convenance ou confort, et d’autre part que Mlle Receveur est irresponsable de tenir ce discours alors qu’elle a une telle notoriété et ainsi une telle influence (= responsabilité) sur tant de jeunes femmes ( près de 3 MILLIONS d’abonnés sur Insta, quand même). En voyant passer toutes ces stories, je me suis dit que vraiment je plaignais cette pauvre fille, que c’était grave d’en être réduite à ça et que, oui c’était vraiment irresponsable… Moi qui ai subi 2 césariennes, comment pourrais-je ne pas être d’accord ? Comme par hasard, il m’a en plus été donné de débattre avec mon amie Karima à ce sujet il y a peine une semaine. Après une première césarienne subie, elle a voulue en avoir une seconde programmée, et sans raison […]

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Aujourd’hui j’ai envie de me lâcher dans un post un peu plus libre que d’habitude car le sujet hante les réseaux sociaux : la césarienne de confort de caroline receveur, mais surtout… son article  à ce sujet. Instagram s’enflamme en disant d’une part qu’il est hyper choquant de faire une césarienne quand on n’en a pas besoin, que les médecins qui pratiquent ça son aussi cons que les mamans qui demandent ces césariennes dites de convenance ou confort, et d’autre part que Mlle Receveur est irresponsable de tenir ce discours alors qu’elle a une telle notoriété et ainsi une telle influence (= responsabilité) sur tant de jeunes femmes ( près de 3 MILLIONS d’abonnés sur Insta, quand même).

En voyant passer toutes ces stories, je me suis dit que vraiment je plaignais cette pauvre fille, que c’était grave d’en être réduite à ça et que, oui c’était vraiment irresponsable… Moi qui ai subi 2 césariennes, comment pourrais-je ne pas être d’accord ?

Comme par hasard, il m’a en plus été donné de débattre avec mon amie Karima à ce sujet il y a peine une semaine. Après une première césarienne subie, elle a voulue en avoir une seconde programmée, et sans raison médicale (elle en a d’ailleurs fait un article ICI, et heureusement pour elle ne s’est pas pris autant de commentaires, sans doute parce qu’elle explique mieux). Pour elle cela représente une avancée majeure que de donner le choix aux femmes de disposer de leurs corps. Avec pour appui l’exemple du Brésil ou encore de la Chine où la césarienne sans cause médicale est en train de devenir la norme et où parfois des femmes doivent batailler pour accoucher comme la nature l’a prévu. (Chine : 54,9% en 2011 (47% en zone urbaine, 33% en zone rurale) Brésil : 56% en 2012 (principalement dû aux taux de césariennes de convenance dans les cliniques privées, parfois proche de 80%)*

Or donc, sur ce sujet, si je suis d’accord pour le droit des femmes à disposer de leurs corps, je ne suis pas choquée qu’une femme puisse y avoir recours : il faut que tout soit possible.

Mais pas que tout soit normalisé, banalisé. Surtout pas une opération lourde. Voilà mon avis.

Et la conclusion de cette discussion c’était de dire que si l’accouchement naturel l’était vraiment, s’il était moins médicalisé, s’il y avait moins de violences obstétricales et de process chronométrés à suivre par les équipes les empêchant de pouvoir bien aider/accompagner/guider/rassurer les femmes, bref si l’accouchement n’était pas traité comme un business qui souffre aujourd’hui d’un cruel manque de moyen,  alors les femmes n’auraient pas envie d’avoir des césariennes, car comme toutes celles qui « y sont passé », une opération où on t’ouvre le ventre pour en extraire ton bébé, c’est loin d’être du confort. Et c’est là où le bât blesse dans le récit de Melle Receveur.

A la lire on dirait que c’est une promenade de santé.

 

Mais attention, ne vous y trompez pas, j’ai aussi et surtout écrit cet article pour dire qu’à ma propre surprise, moi qui m’enflamme assez vite, je n’ai pas été outrée comme je m’y attendais en le lisant. C’est plus complexe.

En parcourant le fameux article, la première chose que j’ai pensé c’est qu’elle ne sait pas écrire ! Moi qui m’attendait à lire un truc émouvant, choquant ou encore scandaleux, en fait c’est complètement plat, sans émotion et vite écrit. On est vraiment dans le style « je me débarrasse», avec tirets, phrases courtes et petits paragraphes bien proprets. Rien à voir avec les jolis mots de nombreuses mamans qui racontent leur accouchement avec des trémolos dans l’écriture et nombre détails qui les ont marquées.

Je me suis ensuite dit BOF. Beaucoup de bruit pour pas grand chose quoi. Je n’ai pas été choquée, je n’ai pas senti la moutarde me monter au nez, rien. J’ai même au contraire trouvé que c’était plutôt honnête : la meuf prend vraiment beaucoup de précautions, elle a bien conscience qu’elle peut déranger, elle se justifie, elle explique et se couvre en répétant que c’est son choix, qu’elle n’invite personne à faire comme elle. Du coup, vu que tout le monde lui tombe dessus, forcément,  j’ai beau détester le personnage, là j’ai trouvé ça plutôt courageux, finalement.

Oui, au risque de vous étonner, il m’a fallu le relire pour extraire ce qui, finalement, est vraiment répréhensible et les plus ou moins grosses conneries qui à mon sens émaillent ce texte si creux.

Tout d’abord, comme je le disais plus haut, le vrai problème n’est pas que cette meuf ait choisi une césarienne de convenance, c’est qu’elle ne mette pas en garde contre les risques et aussi, et surtout, qu’elle en parle comme si tout le monde pouvait faire ce choix. Or c’est faux. Il reste encore difficile en France de trouver un praticien qui dise oui tout de suite et sans retenue à pratiquer une césarienne sans motif médical.

Ensuite évidemment, j’ai envie de dire que traiter la césarienne avec autant de légèreté c’est une insulte à toutes celles qui l’ont subies, mais en réalité, qu’est-ce qu’elle en a foutre, la Caroline ? Rien. Ca reviendrait à dire que son Instagram est une insulte à tous les gens qui ont du mal à joindre les deux bouts. Bref, la meuf n’est pas dans le social, mais on le sait déjà, pas vrai ?

Là arrive la première grosse connerie : c’est très louable de vouloir que le papa passe ses premiers instants avec le bébé, mais malheureusement, ce n’est pas ce dont le bébé a besoin à la naissance. Si on ne peut pas faire autrement, on fait sans, mais celles qui l’ont vécu savent bien que ce n’est pas sans conséquences la plupart du temps. La violence d’une naissance, quelle qu’elle soit, induit que le nouveau-né soit auprès de sa mère immédiatement et en peau à peau. Il faut avoir un minimum d’animalité en soi pour le ressentir et la Caroline, d’animalité, il ne lui en reste sans doute plus beaucoup (comme je la plains). Bref, la meuf est ultra connectée, mise en scène, contrôlée, proie du système… et son accouchement en est le reflet,  ici encore, on le savait déjà.

Ensuite : la meuf n’a aucune douleur, elle marche le lendemain. ON Y EST. Ceci est très dérangeant car ce n’est pas du tout réaliste. J’en ai eu deux, des césariennes. Au mieux on se lève péniblement, on a mal voir très mal, on ne tient pas debout, au pire on souffre vraiment atrocement, et ce pendant plusieurs jours. Les jeunes femmes qui la lisent pourraient être tentées de croire que c’est easy et vouloir l’imiter. C’est là qu’elle merde, la Caroline. Car elle a une responsabilité, et elle aurait du dire qu’elle a eu beaucoup de chance, à minima.

En revanche, bon point pour les non visites à la maternité : c’est aussi un conseil que je donne. Que les proches soient tenus à l’écart évite bien des soucis et de la fatigue inutile. Sauf s’ils sont bienveillants, discrets et que vous en avez besoin, ils peuvent bien attendre.

Enfin au sujet de la nurse. J’ai lu de nombreux commentaires plaidant que le bébé doit être avec sa maman la nuit aussi, que c’est un comble de faire un enfant pour en pas s’en occuper etc…  CALMEZ-VOUS. BORDEL.

Je n’ai lu nul part que le bébé était confié 24/24 ou toute la nuit à 100% à une nurse. Je n’ai pas lu non plus que Melle receveur ne s’est jamais levée ni que l’enfant est à l’autre bout de l’appartement et qu’elle dort avec son mec et des boules Quies. (je suis peut être naïve mais je ne peux pas penser qu’elle n’y est jamais allé, forcément elle a participé, au moins un peu, aussi car c’est un plaisir)

En revanche, j’ai lu entre les lignes que cette maman n’était pas sure d’elle, qu’elle n’avait pas de famille proche pour l’aider (il arrive souvent qu’une des deux mamies -quand elles sont là- viennent carrément chez les jeunes parents les premières semaines, est-ce vraiment différent à partir du moment où ce n’est pas la maman elle même ?). Elle parle surtout de conseils, de questions, d’apprentissage et de soutien, plus que de sommeil, si vous avez bien lu. Et aussi d’équilibre et de sérénité. Sur ça je ne peux qu’être d’accord : mieux vaut un coup de main qu’une maman déboussolée et stressée (surtout quand on n’a vraisemblablement que peu d’instinct et que l’on repousse loin sa condition de mammifère). Soyez/soyons honnêtes, on a toutes eu avec nos bébés des moments où on aurait préféré avoir quelqu’un de confiance et d’expérience (autre que belle maman) sous la main que de solliciter les copines sur Instagram ou Google à 4h du matin. Je connais d’ailleurs plusieurs personnes qui se sont fait aider la nuit. Souvent des parents de jumeaux, certes. Mais au final si on peut le faire, pourquoi pas. Après avoir été privé de voie basse et de tétée, le petit Marlon aura au moins bénéficié de l’expérience d’une femme à priori maternante pour inspirer sa maman.

Ensuite, encore plein de petites conneries au sujet de l’allaitement, comme la place du papa, comme si l’allaitement l’empêchait, mais ici encore elle le dit et c’est tout à son honneur : « j’ai fait un choix, mon choix, en accord avec ma vision des choses, inutile donc de venir me lyncher sur ces points juste parce que je ne les ai pas énoncés ». Certaines critiques sur Insta ont ciblé la césarienne mais dit au sujet de l’allaitement : « sur ca je ne me prononce pas parce que c’est un choix ». Ben vous voyez, moi je suis presque aussi choquée par les mamans qui n’essaient même pas d’allaiter, que par celles qui veulent des césariennes. L’allaitement est extrêmement important et je trouve cela égoïste d’en priver son enfant. Je le dis rarement comme ça pour ne pas froisser mes proches, mais c’est ce que je pense. Le débat sur l’allaitement fait rarement changer de camps les unes ou les autres : donc inutile de rebondir, ni sur mon avis ni sur celui de Caroline. (on peut en revanche noter que dans les raisons qu’elle donne, elle ne parle que d’elle (qui a dit « comme d’hab?). Moi je la plains surtout de ne pas avoir été à l’aise avec l’idée d’une chose si naturelle (aurait-elle des problèmes d’image de soi? haha). Elle aurait au moins pu essayer (si Chiara Ferragni l’a fait…). C’est mon avis, mais elle s’en cogne de mon avis, et au final, elle a sans doute raison.

En conclusion : voici un récit plutôt banal, qui reflète une sorte de perdition de l’instinct au profit du contrôle, un triste reflet de ce qu’induit notre société idiote. Ni plus ni moins. En revanche, dans cette société idiote, il y a des cœurs sensibles, des âmes influençables, et quand on a autant d’influence, précisément, on se doit d’être plus pointue,  de mettre en garde : on ne se contente pas de dire « ceci est mon choix » comme si tout le monde pouvait vivre la même chose. Ou de montrer son ventre hyper plat et courir les soirées quelques semaines après césarienne, comme si cela était non seulement normal mais le top de la réussite personnelle.

Allez, vous voulez savoir la partie de l’article où j’ai failli m’étouffer ? Quand elle dit : « J’avais économisé durant les 9 mois précédents pour pouvoir m’offrir les services d’une nurse de nuit pendant 2 mois » T’es sérieuse Caroline ? Une phrase qui malheureusement fait qu’au final on ne saura jamais ce qui est honnête ou non dans l’article : à trop vouloir se justifier de ne pas être comme tout le monde, et faire croire qu’on a les mêmes soucis que n’importe qui (j’ai touché 168€ de congé mat en tout et pour tout, non Caroline, on n’a pas les mêmes problèmes), on ne fait qu’affirmer une supériorité assez détestable. Donc soit on se met vraiment au niveau des gens qui nous lisent, avec générosité, soit on reste la privilégiée que l’on est et on arrête de marteler « ceci est mon choix ». Surtout pour celles qui n’ont pas le choix.

UPDATE: la demoiselle a écrit un second post ou elle prend encore plus de gants. (elle a du lire cet article, c’est sur). C’est du coup un peu moins pire. Et même encore plus intéressant: elle y parle de sa mère, de ses choix, de ses doutes face aux critiques. Je trouve toujours ses choix égoïstes (oui je juge, mais je ne la blâme pas, c’est différent) et je vous invite vraiment à le lire. Elle y dit en tout cas une chose qu’on ne peut pas nier: « Que vaut-il mieux ? Faire plaisir aux AUTRES en étant « malheureuse » parce que vous vivez mal l’allaitement, le biberon,  le cododo … ou VOUS sentir bien dans vos baskets, sûre de vos choix et de vos convictions. » Et ma culpabilité en prendrait même bien une claque au passage quand elle dit: « Souffrir ou ne pas souffrir pendant l’accouchement ne fera pas de vous une meilleure mère, allaiter ou ne pas allaiter ne fera pas de vous une meilleure mère, vous faire aider au quotidien ou partir en weekend pour partager un moment complice avec son fiancé et reprendre son souffle en confiant bébé à Mamie ou la nounou ne fera pas de vous une mauvaise mère. »

Je me ferai bien un petit week end là, à deux (voir juste deux nuits complètes)…

Bref, oui je trouve ça dommageable de demander une césarienne et de ne même pas essayer l’allaitement, ne serait-ce qu’une tétée d’accueil, ça me hérisse le poil rien que de l’écrire, imaginer le nouveau né ramper pour trouver le sein et se voir éloigné au profit d’un bout de plastique et d’une mixture industrielle, mais on ne changera pas toutes les Caroline du monde en les dénigrant. Mieux vaut militer pour ce en quoi on croit et en convaincre au passage. Encore une fois, ce que je retiens de ce second article c’est qu’elle considère que allaiter ou pas c’est kiffkiff, que césa ou pas c’est pareil. Et ça, je ne serait jamais d’accord, simplement parce que je crois en une sorte d’universalité cosmique et à la magie de la vie dont l’enfantement est une des plus extraordinaire manifestation. Et que je crois aussi qu’à chaque fois qu’on intervient pour en prendre le contrôle, on en perd le sens sacré. C’est ça, au fond, c’est une question de sens. Du sens que l’on veut donner à la naissance, à la vie.

*source : https://www.cesarine.org/avant/etat_des_lieux.php

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