Autant ne pas faire durer le suspens pour rien: BEBE DORT. Oui. Vraiment.
Ca fait 5 jours que ça dure. Et je me devais de tout vous dire dès que j’étais sure (bien qu’on ne soit jamais vraiment sure mais bon, croisons les doigts). Là les filles sont chez leurs grands-parents, sans moi, j’espère que ça ne va pas tout ruiner, mais à priori ça va dans le sens de la défusion qui nous était nécessaire. Elle dort enfin .
Que s’est-il passé???
Bien que j’ai déjà fait un point sur la situation ces derniers mois dans l’article sur la consultation du sommeil, voici un résumé de notre histoire de sommeil :
– Au début, il y a eu les 3-4 premiers mois ou les coliques succédaient aux nombreuses tétées, entrecoupant nos nuits (les miennes surtout) de très nombreuses fois.
– Puis des biberons nocturnes ont pris le relais et bébé a conservé ceux de 1h et 4h du matin pendant un an bien tassé.
– Ensuite, il y a eu des endormissements dans les bras (pour mon plus grand plaisir) mais vite doublés d’impossibilité récurrentes de poser bébé dans son lit sans qu’elle se réveille. Bébé a alors un an et quelque. Mais grosse modo, on s’en sortait.
– A ce moment, nous en étions à 2 réveils en moyenne par nuit ou il « suffisait » de la prendre et de la reposer quand nous avons fait une grosse connerie : nous sommes partis en vacances.
Les cons.
Moi qui croyais vivre un enfer avec deux réveils par nuit, j’aurais donné cher pour y revenir, c’était palace comparé à ce qui nous attendait.
A dormir dans des chambres d’hôtels tous les 4, au retour en septembre, alors agée de 19 mois impossible de la coucher dans son lit, ce fut le nôtre ou rien. Et puis il fallait être là, attendre à côté d’elle. Puis impossible ensuite de la transvaser vers le sien. Quand on y arrivait, elle avait ensuite des réveils plusieurs fois par nuit… Jusqu’à 20 fois par nuit. Genre incapable de dormir profondément, de lâcher prise. Ca pouvait être toutes les 20 minutes. Du coup, on la prenait dans notre lit mais elle se réveillait quand même en stress alors qu’elle était entre nous deux ! Bref, en 10 jours on est devenus totalement esclaves, privés de soirées, de nuits, de sommeil… On a commencé à sérieusement s’engueuler s’inquiéter. La privation de sommeil peut véritablement vous rendre dingue, je ne me reconnaissais pas, on a frôlé la cata. Ca te parle? Lis la suite.
Qu’est-ce qu’on a fait?
Nous avons été voir une psy coach du sommeil, une magnétiseuse, kinésiologue, donné de l’homéopathie, vaporisé des huiles essentielles, mis son lit dans la chambre de sa sœur (elle s’y endormait alors suite à la consultation, mais à condition d’être à côté, c’était quand même déjà ça), puis réduit le lait de vache, donné un traitement anti reflux pensant qu’elle avait peut-être des remontées acides, mis un coussin sous sa tête au cas où, un tshirt avec mon odeur, ses doudous bien sûr, une veilleuse, et nous avons mis en place un baby video phone.
Ses réveils en hurlant plusieurs fois par nuit ressemblaient à de la colère, plus que de l’angoisse au final… elle ne pouvait se rendormir qu’avec quelqu’un à côté. On a mis un matelas dans sa chambre sur lequel a dormi le papa pendant une semaine, jusqu’à ce qu’il se bloque le dos, CQFD. Joie bonheur épanouissement à la maison, t’imagines l’ambiance. Après 18 mois privés de sommeil, ne dormant pas plus de 4h d’affilé.
Sa sœur qui était contente au départ de dormir avec sa sœur dans la même chambre nous a demandé de la remettre seule… elle ne veut plus dormir avec elle car elle la réveille…
ET LA…
On a re-séparé les chambres des filles et entamé sérieusement la « rehab comportementale » que la psy nous avait conseillée lors de la consultation (décrite en détail dans cet article) mais que l’on n’avait pas réussi à tenir.
Pourquoi on n’avait pas réussi :
– le papa partait pour 2×4 jours juste après la consultation, on n’avait pu mettre en pratique les conseils sur une seule nuit
– on avait encore un doute sur le fait qu’il s’agissait d’angoisse
– on n’avait pas éliminé toutes les causes médicales
– c’est impossible à faire avec deux enfants dans la même chambre vu les hurlements
Concept de cette « rééducation à dormir » (c’est moi qui l’appelle comme ça)
vu qu’il y avait clairement un pb de dépendance et de chantage affectif de sa part avec moi, le papa devait la remettre inlassablement dans son lit en lui répétant les mêmes choses, en étant ferme mais bienveillant, malgré les cris et les pleurs: (je précise à toutes fins utiles que je ne verse à fond dans la bienveillance, que je n’ai jamais laissé pleuré bébé et que je me fais toujours passer après, il n’est pas question ici de méthodes façon dressage largement critiqués par la team « maternage proximal » dont je suis proche. Ma fille a 20 mois et pas quelques mois aussi, ca change pas mal de choses, NDLR)
(Parenthèse : Taisez-vous à jamais ceux qui sont tentés de dire « Ouai, c’est du bon sens, quoi, il faut faire ça des le début. Bah c’est évident hein, faut juste les remettre dans leur lit. Question d’autorité » VOS GUEULES. Tu ne sais pas ce que c’est que d’être entraîné dans une spirale d’inquiétude, de colère et de zombification. TU NE SAIS PAS. TU TE TAIS. MEME PAS TU LAISSES UN COMMENTAIRE. Merci bisous. Sinon chuis sympa en vrai))
« Non, maman de viendra pas. Tu dois dormir. Maman dort, tu dois dormir dans ton lit, tu vas y arriver, on te fait confiance, tu es en sécurité. Maman ne viendra pas mais moi je peux te faire un câlin. »
EN 4 NUITS, TOUT A CHANGE. 4 NUITS.
4 nuits difficiles pour mon mec qui s’y est attelé, mais putain 4 nuits c’est quoi comparé aux 400 mauvaises nuits passées ??
On fait quoi maintenant? ( à part pouvoir kiffer nos soirées)
– On soigne le rituel qui commence souvent à 4 avec papa et sœur, ou je raconte la journée passée des deux filles, puis ce qu’on va faire demain, pour la projection.
– Ensuite, c’est en général moi qui l’endort, avec un long câlin qui la pré endort sur moi, ou je lui dis parfois encore qu’elle va bien dormir, qu’elle est en sécurité, et que je vais sortir des qu’elle sera prête. Quand je la pose elle ne dort pas, j’attends une minute et je peux sortir de la chambre sans cris.
– Elle fais une nuit complète.
– Le matin elle se réveille sans pleurer, elle vient jusqu’à moi dans mon lit ou on se fait un gros gros câlin de retrouvailles.
VOILA. reste à me rééduquer, moi, qui me réveille encore plusieurs fois, qui ne dort que d’un œil de peur qu’elle arrive et qui l’entends encore pleurer alors qu’elle dort. Bien traumatisée hein… Mon sommeil est brisé, c’est assez frustrant, mais bon. Je souhaite à toutes et à tous qui ne dormez pas de consulter dare dare. Les troubles arrivent vite mais peuvent repartir aussi vite. Tenez bon. Tentez de préserver votre couple. Courage.
Lire la suite : Toutes les pistes et contacts pour aider bébé à dormir
Lire aussi: Comment se passe la consultation psy sommeil Jolidodo ?
5 Comments
[…] Lire l’article sur le dénouement: comment bébé a fini par dormir? […]
Bon du coup je garde espoir … Super article et oui les mères qui ne connaissent pas ça fermez bien vos g…… (moi aussi je suis gentille en vrai) je vais sérieusement chercher quelqu’un de sérieux pour consulter. Petite question: est ce que le livre de l’enfant qui ne dort pas t’a aidé ?
Le livre aide à comprendre la démarche, à accepter (quand ce n’est pas évident) que tout joue sur le sommeil, que l’état du couple, le passé, les relations avec les autres enfants, notre propre enfance, la place du lit, bref, tout à un rôle. Ca ne donne pas vraiment de piste concrète, enfin rétrospectivement si, mais quand t’es dans le jus, bof. Lis l’article dédié à la consultation: tu verras dans ce que j’explique qu’en fait la tierce personne est un élément clé. On ne peut pas faire l’équivalent d’une séance avec le bouquin, ca non.
Ah ok ! J’avais lu le precedent article et du coup je me posais la question . Merci 😊 et bonnes nuits 😉
C’est clair qu’on ne peut pas se projeter ds une telle galère quand on ne l’a pas vécue et chapeau d’avoir tenté de façon positive sans justement craquer complètement (et si c’était si simple comme disent certains, si ne pas dormir n’etait pas une torture il y aurait moins de drames familiaux comme le syndrome du bébé secoué )